La vieille cité de Bagan

Nous voilà partis pour Bagan, lieu touristique phare (si ce n'est n°1) du Myanmar. Parfois comparé à Angkor Wat au Cambodge. Dur à dire pour moi qui n'ai pas (encore) visité Angkor Wat, mais déjà il faut noter que Bagan est bien un lieu réunissant pléthore de monuments bouddhistes (et non pas hinduistes), et surtout qu'il est étalé sur près de 42km². Donc plus qu'un lieu unique, c'est véritablement tout une plaine à visiter.
Pour la petite histoire, près de 4000 édifices religieux auraient été construits dans le coin entre le XIème et le XIIIème siècle, dont il nous reste un peu plus de la moitié aujourd'hui. On imagine la folie des grandeurs des rois ayant ordonnés de tels chantiers. Tous fait de brique, j'ai cru comprendre que cela avait détruit la forêt d'avoir à faire cuire autant de pièces. Bref, un désastre écologique au nom de la ferveur religieuse...
Autre anecdote, la vie est ici organisée autour de la vieille et de la nouvelle ville. C'est qu'en fait, la junte militaire a décrété que pour protéger les temples, la population, qui vivait ici depuis plusieurs générations, devait se déplacer vers "New Bagan", leur laissant un mois pour se bouger les fesses. C'est raide. Surtout pour voir fleurir ensuite à "Old Bagan" une ribambelle d'hôtels de luxe... comme par hasard. Bref, au cas où on l'aurait oublié, la junte fait encore aujourd'hui la pluie et le beau temps.

On arrive sur les lieux avant l'aube, par le bus de nuît, ce qui nous permet une fois les sacs déposés à l'hôtel, d'enchaîner directement par un lever de soleil sur les temples endormis de la plaine. On s'est fait rencardé sur un lieu sympa pour profiter de l'évènement par des volontaires à Nyaung Shwe. Donc, la gueule un peu endormie, on loue un scooter électrique (c'est sympa ces engins là) et c'est parti. Dans la nuit noire, sans connaitre les lieux, on se repère à coups de GPS, et on fini par penser qu'on s'est trompé de lieu. Il n'y a qu'une stupa, pas franchement facile à atteindre, et on surplombe à peine l'environnement. Et surtout on nous avait promis des montgolfières au-dessus de nos têtes ! Mais ce n'est que le jour avançant qu'on comprendra qu'il fallait pousser la grimpette encore plus haut, et les montgolfières finiront par arriver une fois le soleil passé l'horizon. Nous étions donc un peu trop pressés, et le spectacle finit donc par se montrer à la hauteur de nos attentes. On voit la lumière rasante découper les silhouettes des temples et stupa baignants encore dans la brume. Ca vaut les efforts concédés.
On poursuit la visite des temples la matinée, un peu au petit bonheur la chance. Faut dire qu'ici, à chaque fois que tu arrives sur un site, tu en vois trois autres tout aussi attirants derrière. Le bonheur des aventuriers curieux. A la mi-journée, la chaleur se fait quand même écrasante, et couplée à notre fatigue (le bus de nuît, encore une fois, nous a permis un repos que très superficiel), nous oblige à rendre les armes pour une petite victuaille et une sieste plus que nécessaire. D'où on ne parviendra pas à repartir, même pour le coucher de soleil.

Le lendemain on s'octroie une nuit de durée standard, et nous revoilà sur nos montures éléctriques pour poursuivre le périple. Des temples, des stupas, des temples et des pagodes. On enchaine un peu, en cherchant un bon spot pour le lever du soleil du lendemain. On se rend alors compte que tous les temples qui ont un deuxième étage ou plus, sont maintenant fermés. La guigne ! On pense que le lobby des montgolfières est à l'oeuvre. Aussi, un tremblement de terre a fragilisés récemment les édifices, et le gouvernement a fait fermer tous les accès un peu craignos. Pour une fois qu'ils sont prudents... Du coup on galère, on finira par trouver un ensemble de stupa sur une colline, donc légèrement surélevées. On décide que ce sera notre spot du lendemain. Et la chaleur se faisont encore sentir, et il devient plus dure de s'enthousiasmer sur un énième temple. On décide donc de rentrer pour un peu de repos au frais, et de ressortir pour le coucher du soleil.
On avait trouvé un lieu sur la carte qui permettait de l'observer sur la rivière qui longe Bagan, l'Irrawaddy. Seulement, en saison sèche comme c'est le cas pour nous, ce bras de rivière est à sec. Ce sera donc sur un banc de sable qu'on observera le globe rougeoyant passer la ligne accidentée des montagnes environnantes. UN spectacle qui reste bien réjouissant !

Au petit matin suivant, nous voici donc parti pour le spot qu'on a repéré la veille. Et en arrivant on comprendra très vite qu'on ne sera pas tout seul !!! Il y a même un bus qui stationne au bas de la colline :s. Mais vu l'heure, l'aube étant déjà bien installé, on a pas le temps de changer de plan. On décide donc de s'ajouter au tas de touristes aglutinés sur une stupa. Et de là on admire une nouvelle fois le spectacle des rayons du soleil rebondissants sur la mer d'abres et de brume d'où affleurent les fléches des stupas et les colossaux temples.

On en finira avec Bagan sur cette image. Un peu de repos à l'hôtel, et on embarque dans l'après-midi pour un train pour Yangon, la nouvelle ancienne capitale (encore un coup de la junte, sapristi !).

Le train pour Yangon

Un petit mot sur le train pour se rendre à l'ancienne capitale. De Bagan, on a une ligne directe pour Yangon. C'est pratique. Mais il faut quand même compter sur une vingtaine d'heures de trajet. C'est-à-dire que c'est le genre de train, v'voyez, un peu à l'ancienne. Avec ce charme de l'autrefois, une vague réminiscence du temps colonnial. Il me rappelle le train qu'on a pris au Sri Lanka, entre Ela et Kandy. Ou alors ces trains du fin fond de l'Inde, un peu à la sauce du film "Darjeling limited". Bref, on se retrouve dans une cabine couchette qu'on partage avec un autre couple de français. Et on defile tranquillement dans la campagne birmane. Le train prend son temps, s'arrête souvent. On peut voir toute la vie des gares s'affairer depuis nos fenêtres surélevées. Et on assiste à un coucher de soleil paisible, bercés par les soubresauts du train.
Bref, il n'y a pas grand chose à raconter, mais l'expérience était très agréable, comme une capsule temporelle empruntée à moindre frais.

Yangon, la ville

On débarque alors dans LA ville du Myanmar. Comme ses soeurs asiatiques, elle fourmille, les quelques rues qui nous séparent de l'hôtel sont saturées de voitures, le traffic est complètement encombré. Et l'air est moite, on nous avait prévenu.

Le premier jour, on est un peu vannés du train tout de même, un peu de repos s'impose, et on ressort le soir "à la fraiche" pour se balader et aller se payer des "Shan Noodle" qui nous font envie. Déjà l'ambiance nous plaît bien dans cet ancien quartier colonnial. Plein d'échoppes en tout genre et de stands de nourriture envahissent les rues. Les gens sont dehors, se baladent comme nous. On passe également par un square où une expo photo nous arrête un bon moment. Je suis étonné mais agréablement surpris de voir de tels produits culturels ici. Bref, bons premiers feelings.

Le lendemin on est parti pour l'attraction principale de Yangon, la pagode Shwegadon. C'est un peu Ze pagode quoi. Très sacrée pour les bouddhistes, elle renfermerait 8 cheveux de Siddhartha Gautama, le premier bouddha. C'est maintenant tout un temple rempli de reliques sacrées et couvert d'or. Pour la petit histoire, les anglais disaient qu'il y avait plus d'or dans la pagode Shwegadon que dans les coffres de la reine. Le temple regorge d'anecdotes et d'histoires que je ne saurais vous racontez correctement, venez plutôt voir cela par vous-même ;).
Malheureusement pour nous on tombe pendant une période de rénovation de la pagode (8 mois tous les 5ans, ils déconnent pas) qui est donc entichée d'un échaffaudage en bambou couvert de couvertures dorées. On devra donc se rabattre sur les photos pour voir vraiment à quoi ressemble l'édifice principale. On fait quand même un tour sympa, se fait alpaguer par un guide sympathique qui nous livre quelques anecdotes intéressantes et nous rencarde sur quelques coutumes. Notamment celle consistant à verser 3 coupes d'eau bénite sur la statue correspondant à notre jour de naissance dans la semaine(tigre pour Maïlys, lion pour moi). On se prête volontier à la tradition.
Après ça on se dirige pour un restaurant "typiquement" birman, une sorte de buffet où on choisi un plat en sauce et tout le reste (riz, légumes, etc.) nous ai servi avec.
On continue à se ballader dans la ville, profiter des ambiances, des gens souriants et de ces derniers moments au Myanmar et en Asie pour nous.

Le lendemain on prend l'avion pour un passage en France de quelques jours avant de repartir pour l'Amérique du sud. Une sacrée page qui se tourne pour nous, mais qui se finit par la plus belle des manière. On a adoré ce beau pays qu'est le Myanmar.

<\div>