Mais où aller ?

Après des heures de discussion avec Sylvain, on se décide à partir à Nong Khiaw. Ce qui est sûr, c'est qu'on a pas encore optimisé notre pouvoir de décision tous les deux, et qu'on passe souvent par une navette de "oui/non/oui/non/peut être/je sais pas". Le dernier jour à Luang Prabang, on est quand même d'accord pour :

• quitter l'autoroute touristique nord du Laos (Vientiane-Vang Vieng-Luang Prabang)
• et aller jusque Phongsaly, qui est vraiment le coin reculé du Laos, à la frontière chinoise. La région est superbe parait-il et il y aurait peu de touristes. Le pied quoi !

Pour ça, on se rend vite compte qu'avec la vitesse des bus et l'état des routes, on va galèrer à faire tout ce qu'on voulait. La solution qui s'impose est donc de faire une partie du trajet sur la rivière et d'aviser. Donc direction Nong Khiaw !

Nong Khiaw ou le vilage n°1

Mini bus comme d'hab chaotique à partir de la gare routière de Luang Prabang,des locaux, quelques touristes, c'est cool on est sortis des transports sans Laotiens ! On fait la connaissance d'Adi qui nous propose qu'on se retrouve le lendemain pour faire le trek des 100 cascades ensemble. Mais en voile une idée qu'elle est bonne ! Le soir on s'installe dans notre bungalow sur les berges de la Nam Ou, petite lessive faite main, grosse nuit de sommeil et le lendemain c'est parti mon kiki! On embarque sur un petit bateau en bois à moteur avec 6 autres personnes. Les tarifs sont quand même nettement plus avantageux quand t'es dans un groupe important, alors on fait parfois une croix sur nos randos sans guide en montagne pour aller se ballader avec d'autres voyageurs. On passe à travers deux villages de deux ethnies différentes dont je ne me souviens plus du nom. On assiste de loin à un cours dans une classe de primaire. Je réussis à faire quelques protraits après consentement des gens (toujours!). Puis la rando commence, effectivement très joli paysages, pas trop compliquée et on remonte une rivière et ses cascades. Avec Sylvain nous avons chacun droit à une sangsue, que les guides nous arrachent rapidement. En haut, petite baignade et repas. Ce qui nous marque, c'est que les guides mangent séparés de nous, malgré nos propositions de faire table commune. Puis bateau retour et à 17h nous sommes de retour. Le soir, petit repas tous ensemble dans un petit resto familial hyper sympa : le Alex restaurant.

On se décide à rester une journée de plus pour faire notamment une rando qui nous mène pour le coucher du soleil sur un point de vue magnifique. La, on a moins fait les malins puisque ça montait sec ! En plus, les laotiens ont de vrais arguments pour te faire rester sur le sentier et ne pas en sortir. Un panneau en début de ballade t'indique que la zone a très largement été arrosée de bombes, et que toutes n'ont pas encore été désamorcées. Donc on est restés sur le chemin ! Le point de vue vallait le coup, et on était pas tout seuls à avoir eu la même idée ! Et qui dit coucher de soleil après rando, dit redescente dans le noir.

Mong Ngoy ou village n°2

Le Lendemain, on prend un bateau du même type que celui pour la rando, pendant une heure pour rallier Mong Ngoy. On se pose à la première chambre qui donne sur la Nam Ou, et on part en ballade. C'est un tout petit village composé quasi d'une seule rue ou on peut y trouver plusieurs restos. On y retrouve Brunelle, une française avec qui on avait bien sympathisé pendant la rando des 100 cascades (et qu'on retrouvera au hasard bien plus tard). Ce qui est chouette à faire à partir de ce village, c'est des randos pour rallier trois minuscules autres villages. Le probème, lu sur les blogs et sur lequel nous met en garde Adrien, un autre voyageur français, c'est que maintenant c'est le zoo. Les gens dans les villages ont été transformés par le passage de tous ces touristes en quête d'authenticité laotienne et les enfants se jettent sur toi pour des stylos, des bonbons ou de l'argent. De toute façon, on ne les atteindra jamais car on zigzague, on coupe à travers les rizières, on papote, on dessine, on prend des photos et on finit par rentrer à la nuit tombée après une chouette excursion.

Le lendemain, on opte pour un bateau à midi. Mais avant ça, je vais discuter avec Vatsana, une laotienne enceinte jusqu'aux oreilles (césarisée le lendemain), qui est prof dans deux écoles et qui tient un restaurant. La communication n'est pas toujours facile, mais je réussis à avoir un bon portrait, par écrit et en photo.

Le reste de la traversée n'est vraiment pas de tout repos. 5h de bateau avec un moteur qui vrombit tellement fort que même avec des bouchosn d'oreilles tu as le cerveau retourné. Et sur un mini banc de bois qui prend l'eau. Il faut également alterner avec un débarquement et du tuktuk car les chinois ont construit un barrage pour leur conso personnelle d'énergie. Le Nam Ou n'est donc plus navigable dans sa totalité. Le soir on est bien fatigués et on arrive à Muang Khua, village n°3 sans interêt duquel on reprendra un bus de 9h (208 km...) direction le grand nord.

Phongsaly, nous voila ! J'ai hâte ! Colza

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